Quelle
que soit la technique utilisée, le bon départ est le geste
par lequel un nageur arrive dans l'eau le plus loin possible, dans le temps
le plus court, avec la plus grande vitesse et dans une orientation favorable
à la diminution des résistances à l'avan- cement et
à une reprise de nage efficace.
Le
départ debout avec les bras placés vers l'arrière
fut le premier utilisé. On s'aperçut rapidement qu'on mettait
plus rapidement le corps en mouvement en balançant préalablement
les jambes. Le mouvement rectiligne des bras vers l'arrière puis
vers l'avant fut ensuite remplacé par un moulinet pour donner plus
d'élan.
Cette
technique est encore utilisée par les nageurs dans les prises de
relais puisque le déséquilibre est autorisé. Des gains
de 6 dixièmes à une seconde sont ainsi observés en
relais par rapport à des départs en start. En effet, la diminution
du temps de déséquilibre après le signal sonore est
le premier facteur qui contribue à optimiser le départ. La
technique du "grab-start", découlant de l'évolution matérielle
des plots et présentée par Hanauer en 1972, s'est imposée
de plus en plus comme la plus rapide. Plus récemment, le -track-start"
, popularisé par Rrx1wJ - Gaines, vainqueur du 100 rn nage libre
aux J.O. de Los Angeles, a été utilisé par la moitié
des sprinters à Atlanta.
Nous
détaillerons ces deux dernières techniques que dans leur
phase initiale avant de décrire les entrées dans l'eau et
la reprise de nage où les principes sont semblables.
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Le Grab-Start
Lors
de la position de départ, les pieds avec les orteils agrippés
à l'avant du plot peuvent être placés serrés
ou écartés à la largeur des hanches comme le préfère
le nageur. Si les pieds sont réunis, le nageur attrape l'avant du
plot avec les mains à l'extérieur des pieds. Si les pieds
sont écartés, le nageur saisit le plot entre ses pieds.
Le
poids du corps doit ensuite être placé sur l' avant des pieds
et non sur les talons. La tête reste baissée jusqu'au signal
de départ (figure 1 a). Au signal du départ, le nageur tire
le plot avec les bras vers le haut pendant que sa tête se redresse
rapidement (figure 1. b).
Ce
mouvement de traction des bras provoque la bascule vers l' avant et permet
de se retrouver dans une position pour une extension puissante des jambes
orientées vers l'avant mais aussi légèrement vers
le haut. Les bras sont alors protettés vers l'avant avec les mains
placées l'une surt l'autre, le regard restant fixé
vers l'avant (figure 1.c).
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Conseil
: il faut éviter de mettre la tête trop vite en extension
avant le start et tirer trop fort sur le plot avec les bras. L'extension
de la t^tte doit se faire dans le même tempo que la traction des
bras.
Le Track-Start
Cette technique est de plus en plus utilisée car elle permet au nageur d'avoir une trajectoire plus aérienne et de pouvoir mieux correspondre aux reprises de nage plus profonde qui sont actuellement préconisées dans certaines spécialités comme la brasse ou le papillon.
Le
nageur place un pied à l'avant du plot, orteils agrippés,
pendant que l'autre pied se place en arrière. Les deux mains agrippent
l'avant du plot, le pied avant se situant entre celles-ci (figure 2. a).
Au signal sonore, le nageur réalise une traction des deux bras pour
déplacer le centre de gravité vers l'avant et basculer pendant
que la tête se redresse simultanément (figure 2. b). Sur la
poussée des jambes, les bras sont ensuite ramenés rapidement
vers l'avant, les mains l'une sur l'autre et le regard orienté vers
l'avant (figure 2. c).
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CONSEILS:
Il faut éviter de se mettre en place trop lentement et d'avoir une
impulsion trop dirigée vers le haut. Lors du maintien de la position
au départ, il faut placer son centre de gravité au dessus
du pied avant. Actuellement, certains entraineurs américains préconisent
de placer son centre de gravité au dessus du pied arrière
afin d'associer de façon plus importante la traction des bras à
la poussée des jambes. Les bras sont ensuite ramenés par
un mouvement circulaire au dessus des épaules comme lors d'un retour
des bras en papillon. Cette technique particulière dont les avantages
sont encore à démontrer s'appelle le "slingshottrack-start".
L'entrée dans l'eau
Quelle
que soit la position prise au moment du départ, la trajectoire du
corps épousera une parabole qui ne peut plus être modifiée.
Au sommet de la parabole, la nageur alors en pleine extension (figure 3.
a) mais avec les bras orientés vers le point d'entrée doit
légèrement casser le corps afin d'épouser la parabole
de chute. C'est un plongeon piqué et non plus à plat comme
on le préconisait auparavant qu'il faut réaliser (figure
3. b).
Dans
les années 80, les nageurs soviétiques réalisaient
même un groupé des jambes pour favoriser ce plongeon piqué.
Langle le plus favorable du corps avec la surface de l'eau à l'entrée
se situe entre 30 et 40°. A l'entrée dans l'eau, toutes les
parties du corps doivent passer dans le même trou fait par les mains.
Pour ce faire, les jambes doivent remonter vers le haut pour que le corps
rentre finalement dans une position convexe ou cambrée (figure 3.
c) plus favorable en vue de transformer la composante verticale de la vitesse
initiale du nageur en vitesse horizontale.
C'est
ici le principe de Bernouilli que le nageur doit exploiter. A l'entrée
dans l'eau, il doit minimiser la résistance à l'avancement
(force de traînée dirigée dans le sens opposé
au déplacernent) et optimiser la composante de sustentation (force
de portance perpendiculaire à la traînée).
Cette
dernière peut devenir propulsive par le jeu des pressions et des
dépressions créées par les différences de vitesse,
d'écoulement de l'eau au dessus et en dessous du corps. Pour se
faire, le nageur doit être en position convexe afin de se créer
des zones de haute pression sous le corps et des zones de basse pression
au dessus du corps.
A
l'inverse une forme concave ou cassée du corps oriente la force
de portance dans un sens négatif et freine considérablement
le nageur à l'entrée dans l'eau. C'est l'erreur souvent observée
chez les nageurs débutants.
Une
action des jambes vers le bas de type dauphin associée à
une orientation des mains vers le haut permet de se réorienter dans
une direction horizontale (figure 3. d).
Le
timing de ces deux dernières actions qu'il faut combiner, varie
en fonction du type de nage (pas recommandé en brasse), de la distance
de course et de l'exploitation ou non de la coulée comme peuvent
le faire aujourd'hui certains nageurs de papillon.
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CONSEILS
: Imaginer que l'on doit faire passer dans un cerceau à l'entrée
dans l'eau sans le toucher puis dans un tunnel convexe à l'eau.
La coulée
Une
position hydrodynamique doit être maintenue pendant toute la coulée
jusqu'au moment où la vitesse de la coulée diminue et devient
égale à la vitesse de nage.
Reprendre
sa nage trop tard, c'est gaspiller de l'énergie, la reprendre trop
tôt, c'est perdre de la vitesse et être obligé de créer
une accélération pour atteindre sa vitesse de nage.
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CONSEILS:
Pendant la coulée, la tête doit être placée sous
les épaules, les bras doivent être toniques et les mains placées
l'une sur l'autre afin de minimiser les résistances à l'avancement.
(source:
Toute La Natation)