En
tant que terriens bipèdes, nous nous déplaçons habituellement
à l'aide de nos membres inférieurs. Or, en natation et en
crawl en particulier, le rendement des membres inférieurs est bien
plus faible que celui des membres supérieurs. Si l'on veut avoir
un bon rendement, c'est à dire avoir le meilleur compromis entre
la vitesse atteinte et la dépense d'énergie fournie, il faut
donc apprendre à inverser nos automatismes et à privilégier
le travail des bras par rapport à celui des jambes. Cela suppose
de désynchroniser les jambes par rapport aux bras.
Les
débutants sont souvent surpris d'aller plus vite et de se fatiguer
moins lorsqu'ils utilisent un pull-buoy. Il faudrait donc apprendre à
avoir un battement qui "remplace" le pullbuoy, c'est à dire qui
maintienne, les jambes à l'horizontale. Evidemment, trouver la position
de la tête, et donc du corps, qui permet de réduire ce battement
au minimum, n'est pas superflu non plus.
Hélas, l'apprentissage du crawl se fait encore souvent par un travail avec planche à battements. On attend d'avoir automatisé le battement propulsif pour rajouter les bras qui doivent «faire le geste» du crawl. Il ne faut pas s'étonner alors d'être incapable d'effectuer de la distance en crawl: les jambes assurent la propulsion et les bras font de la figuration !
L'avantage du "deux temps croisé"
On
se fatigue alors très vite. Car le crawleur débutant ne sait,
le plus souvent, utiliser ses jambes que d'une seule façon: à
fond ! Dans ce cas, on va très vite mais pas très loin.
A
force de pratique cependant, on comprend que pour nager loin, il faut trouver
un autre type de battements que celui «à six temps».
On acquiert alors, soit par imitation, soit spontanément, un battement
plus tranquille. Le plus souvent, c'est ce que les spécialistes
appellent le «deux temps croisé». La fréquence
des battements devient alors très réduite par rapport à
celle des bras.
Le
problème qui se pose est celui des distances et des vitesses intermédiaires.
Ce crawleur moyen va constamment régler l'intensité de son
battement sur celle des bras. Lorsqu'il force davantage avec ses bras,
ses jambes accélèrent automatiquement, et inversement.
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