Quand des spécialistes
étudient la manière et les "outils physiques et mentaux"
avec lesquels l'homme apprend à nager, il faut se concentrer pour
suivre, mais la lecture en vaut la peine...
Trois
types de sensations nous sont utiles quand vient le temps de nous
informer
sur notre agir corporel en lien avec notre environnement. Cet
environnement
peut être soit: interne (sensations intéroceptives)
ou externe
(sensations
extéroceptives) .Les sensations dites proprioceptives, quant
à
elles,
nous informent «-sur les déplacements qu'effectuent nos membres
et
la
position qu'ils occupent par rapport à notre corps :
-sur la position de notre corps dans l'espace;
-sur
la résistance que rencontre le sportif lors d'un mouvement et qui
lui
permet
d'ajuster la force à exercer» (Bonnet, J-P, VERS UNE PÉDAGOGIE
DE
L'ACTE
MOTEUR, P24)
Ces
dernières sensations sont très importantes dans l'apprentissage
d'un
nouveau
mouvement en natation. En effet, la natation étant une discipline
où
l'individu est en relation avec lui-même, les sensations que lui
procure
son
corps quant à la force musculaire qu'il doit déployée
pour effectuer
tel
ou tel mouvement lui sont essentielles à sa progression. Elles lui
procurent
un «Feed-back interne» (Schmidt,A.Richard, APPRENTISSAGE MOTEUR
ET
PERFORMANCE,P.255).
Si le jeune éprouve de la difficulté à imaginer le
résultat
final d'une action quelconque, il y a fort à parier que, sur le
plan
moteur, son action ne sera pas exacte. Ici, le recours à l'imagerie
et
la
pratique mentale prennent toute leur importance. L'imagerie mentale
désigne:«un
processus de représentation d'objets statiques ou dynamiques et
d'événement
passés, présents ou futurs sans la présence de stimuli
externes»
(Chevalier,1995,;Decety,1989;Decety et Mick,1989;Denis,
1979;1989;1991;Finke,1989
in Chevalier, Nicole, Taktek,
Khaled,APPRENTISSAGE
MOTEUR-CAHIER D'ACCOMPAGNEMENT, KIN 2100, département
de
kinanthropologie,Université du Québec à Montréal,Automne
1999, P.60).
L'image de son propre corps : le schéma corporel
Toutes
ces informations sont en étroites relations les unes avec les autres
et
constituent, ce que les psychologues appellent:«le schéma
corporel» ou
tout
simplement l'image que se fait l'individu de son propre corps. C'est
donc
à travers ses actions corporelles posées sur son environnement
(interne/physique/social)
qu'il pourra finalement être à même de bâtir son
schéma
corporel ou la représentation mentale qu'a un individu de son corps
et
des différentes parties qui le compose. Afin de l'aider à
avoir une
meilleure
représentation de son corps, il peut s'avérer pertinent de
lui
faire
manipuler différents objets. Ainsi, il apprendra toutes les
possibilités
de mouvements que lui offrent les différentes parties de son
corps.
À
partir d'ici, je tenterai d'établir des liens entre les différents
stades
de
l'acte moteur (4) établis par Jean-Pierre Bonnet (Vers une pédagogie
de
l'acte
moteur) et l'apprentissage de la natation chez un individu. Il va
sans
dire que l'apprentissage de la natation est très différent
de
l'apprentissage
de la marche ne serait-ce parce que le maintient de
l'équilibre
se fait dorénavant à l'horizontal.
Les stades de l'acte moteur (4):
Dans son livre, Jean-Pierre Bonnet distingue 4 stades de l'acte moteur à savoir:
1-automatisation;
2-dissociation;
3-équilibration;
4-coordination.
1-Automatisation:
Ici, nous pouvons facilement reconnaître un dérivé
du mot
automatique.
Au début de son processus d'apprentissage, la personne, dans
ce
cas-ci le nageur, devra réfléchir longtemps à ce qu'elle
doit accomplir
comme
action. Ceci exige d'elle une très grande attention, donc une très
grande
fatigue nerveuse. Elle passera beaucoup de temps à analyser des
éléments
plus ou moins importants et ce, en négligeant de considérer
ceux
qui
sont plus essentiels dans la résolution de la tâche. C'est
à travers la
répétition
et l'entraînement que le jeune en arrivera à améliorer
la
qualité
de ses actions motrices et, par ricochet, ses performances
motrices.
Ici, il faut être prudent quant au recours à la répétition
et aux
fréquences
d'entraînement imposées au jeune. Effectivement, un mauvais
dosage
peut amener le jeune à délaisser la pratique d'un sport.
Il faut
donc
savoir varier la nature des entraînements afin de toujours garder
l'intérêt
des jeunes.
Ce
stade de l'acte moteur se subdivise en deux autres stades:
1.1
stade de la centration: À ce stade, l'individu porte une attention
particulière
à chacun des gestes qu'il exécutent. Il se concentre
uniquement
sur l'action présente. Il n'anticipe pas la suite des événements
souvent
causé par un manque de ressources autant cognitives que motrices.
Sa
principale source d'information se limite à son regard. Bonnet les
appelle
«béquilles oculaires»(p 38)
1.2
stade de la décentration (automatisation): Rendu à cette
étape, on
assiste
à un passage «du visuel au kinesthésique» (Bonnet
P.38). Dans son
livre
intitulé «psychologie sportive» et cité dans
Bonnet, Whitting nous
dit
que :«plusieurs études ont montré les effets bénéfiques
de la
suppression
de l'information visuelle dans le temps d'apprentissage».Une
expérience
menée par Griffith et rapportée par B.Knapp visait à
comparer la
différence
de résultats obtenus par deux groupes de personnes. L'auteur
avait
bandé les yeux du premier groupe de sujet (groupe expérimental)
qui,
comme
le second groupe qui n'avait pas les yeux bandés (groupe de
contrôle),
devait apprendre à exécuter une drive au golf (distance
parcourue
par la balle après un élan complet).Au début de son
expérience,
l'auteur
a constaté que les résultats obtenus par les deux groupes
étaient
relativement
semblables.Après plusieurs semaines, il enleva le bandeau de
sur
les yeux du groupe expérimental et les résultats que les
gens de ce
groupe
obtinrent étaient supérieurs à ceux obtenus par les
gens du groupe
de
contrôle.
La
qualité des actions corporelles que pose un individu en relation
avec
son
environnement physique dans le but de résoudre une tâche motrice
tend à
s'améliorer
avec le temps. Or, il est possible d'accélérer ce processus
de
transformation
des actions corporelles (TAC) si l'on se réfère à
des
activités
qui font appel à la pratique et à l'imagerie mentale dans
le but
d'aider
le jeune à se construire un meilleur "schéma cognitif "
(Bandura&Jeffrey,1973
in Cahier d'accompagement KIN 2100 P.70) Ceci
amènera,
sans doute, une meilleure représentation de la tâche qui
engendrera
des meilleures intentions et des comportements moteurs mieux
ajustés
à la nature de la tâche à réaliser en tenant
compte de tous les
enjeux
et les contraintes qu'elle suppose. L'imagerie mentale fait
également
référence à un processus de représentation
d'objets statiques ou
dynamiques...sans
la présence de stimuli externes. ( Chevalier,1995;
Decety,1989;
Decety et Mick,1989; Denis,1979; 1989;1991; Finke,1989 in
Cahier
d'accompagnement KIN 2100 P.60). Il semblerait que les effets de
l'imagerie
interne seraient supérieurs à ceux rencontrés lors
d'imagerie
externe
in external imagery, a person view himself from the perspective of
an
external observer ( Cahier d'accompagnement KIN 2100 P.67).
Il
est important, à ce stade, que les automatismes ne soient pas nuisibles
au
bon développement moteur du nageur. Ces nouveaux gestes doivent
être
utilisés
en temps opportum sans quoi, ils n'ont plus aucune utilité.
2-Dissociation:
Elle peut être décrite comme la facilité qu'a
un individu
d'isoler
un mouvement spécifique effectué par une partie du corps.
Par
exemple,
un enfant qui apprend à faire un clin d'oeil. Au début, cela
ressemblera
plus à une série de grimaces qu'à un véritable
clin d'oeil et
souvent,
il fermera les deux yeux! C'est ce qu'il est convenu d'appeler une
syncinésie
... autrement dit un système de mouvements qui ne peuvent
s'exécuter
qu'ensemble. ( Henri Wallon , La maladresse in Bonnet, J.P,Vers
une
pédagogie de l'acte moteur P 41) Ici, le
sujet déploie un maximum
d'efforts
pour obtenir un minimum d'effets.
Quelque
soit la discipline, le débutant est, avant tout, indissocié.
L'enfant
aborde un nouveau mouvement dans son aspect global après quoi, il
pourra
aller vers des aspects plus spécifiques de ce mouvement. Exemple:
«En
natation, la respiration dans les nages simultanées fait redresser
le
corps
et en crawl l'indissociation tête-tronc fait pivoter le buste»
(
Bonnet,
J-P, Vers une pédagogie de l'acte moteur, P 41) De façon
générale,
les
signes typiques des syncinésies sont des raideurs dans l'exécution
des
différents
mouvements du sujet et , comme Bonnet tend à les appeler: «des
réactions
dites explosives » (op.cit) Au fur et à mesure que l'individu
progressera,
il deviendra de plus en plus capable de différencier ses
membres
les uns des autres. Ici, nous pouvons parler de la loi
«céphalo-caudale,
proximo-distale» à l'intérieur desquelles l'individu
est
d'abord
plus à l'aise à maîtriser les articulations les plus
proches du
centre
de son corps (épaule par rapport au poignet etc...)
Plusieurs types de dissociations sont envisageables comme par exemple:
1)dissociation
des membres supérieurs (ex:lors du recouvrement des bras au
crawl
et au dos crawlé)
2)dissociation des membres inférieurs (ex: lors du battement des jambes au crawl et au dos crawlé)
3)dissociation gauche/droite (ex:lors du mouvement des jambes en ciseaux à la marinière)
4)
dissociation haut/bas du corps (ex: au papillon , chez les débutants,
les
jambes peuvent faire un mouvement de brasse alors que les bras font un
recouvrement
simultané.
5)dissociation
tête/buste (ex: lors de la
respiration
au crawl, le débutant aura tendance à lever son torse pour
pouvoir
respirer soit sur le côté ou en avant.)
3.
Équilibration: Ce stade est, à mon avis, le plus
important des quatre en
ce
qui a trait à l'apprentissage de la natation. En effet, dans la
vie de
tous
les jours, nous nous promenons sur nos deux pieds; ce qui représente
une
position équilibrante pour tous les bipèdes que nous sommes.
Jean-Pierre
Bonnet l'appelle «l'équilibre naturel du terrien» (P.45)
Dans
le
processus d'équilibration, il existe deux systèmes qui assurent
ou
rétablissent
notre équilibre. Ce sont, dans un premier temps, le système
statique
qui assure notre position stable, debout... «cette action, aussi
simple
soit-elle, est en fait un interminable déséquilibre
sans cesse
rattrapé»
(Bonnet P.45) et ,dans un deuxième temps, le système cinétique
qui
«préserve ou rattrape l'équilibre du corps pendant
un mouvement»
(op.cit.)
Dans
l'eau, l'équilibre du nageur est à refaire, car il
s'agit plutôt,ici,
d'un
déséquilibre par rapport au monde terrestre. «Sur terre,
l'équilibre
vertical
est en grande partie conditionné par des informations nées
des
différences
de pressions exercée au sol par les plantes des pieds. Ces
informations
plantaires ne jouent plus aucun rôle pour l'équilibration
dans
l'eau»
(R.Catteau,
G.Garoff ,L'enseignement de la natation, 3e édition, Paris,
1987,
P.295.)
Bonnet distingue, encore ici, trois niveaux d'évolution quant à l'équilibration.
1 Non-nageur/
1 Refus du déséquilibre
nageur débutant
2 Nageur intermédiaire 2 Équilibration a posteriori
3 Nageur confirmé 3 Rééquilibration anticipée
(Tiré
d'un article écrit par Madame Sylvie Bouchard (éducatrice
physique):«Fondement
des
activités physiques et adaptation au milieu aquatique»)
Equilibration = confiance
En
ce qui a trait à la natation, l'aspect d'équilibration fait
référence à
la
flottabilité et à l'esprit de «confiance» que
l'individu lui accorde. Il
est
pertinent, ici, de mentionner que la flottabilité influence grandement
l'équilibre
(le niveau d'aisance dans l'eau) et l'hydrodynamisme de la
personne.
On peut également dire que la flottabilité d'une personne
est
inflençée
par :
1) sa morphologie;
1.1
ectomorphe (personne maigre) Densité : 0,993
1.2
mésomorphe (personne musclée) Densité : 0,995
1.3
endomorphe (personne obèse) Densité : 0,990
2) sa capacité pulmonaire (6000 ml réf: Anatomie physiologie humaine p.742)
3) sa capacité de relaxation
4) la position de son corps
Si
l'on tient compte du fait que la densité de l'eau est égale
à 1, on peut
facilement
dire que si la masse d'une personne est faible, elle flottera et
inversement
si sa masse est grande. Ainsi, une personne mésomorphe flottera
moins
bien qu'une personne endomorphe et ce, dû au fait que la graisse
est
moins
lourde que les muscles.
Au
stade 1 (refus du déséquilibre), il s'avère TRÈS
difficile pour le
nageur
de quitter les pieds du fond de la piscine, car ,le cas échéant,
il
n'a
plus aucun repère kinesthésique sur lequel se baser pour
construire un
nouveau
mouvement. Lorsque le nageur quitte le sol, se sera pour un courte
durée.
«S'il se trouve dans la partie profonde, il utilise les membres
supérieurs
pour s'agripper à la paroi de la piscine, afin de garder le
contact
avec le monde solide. En même temps, les pieds cherchent à
se poser
contre
la paroi verticale de la piscine à la recherche d'appuis solides»
(Tiré
d'un article écrit par Madame Sylvie Bouchard (éducatrice
physique):«Fondement
des activités physiques et adaptation au milieu
aquatique»)
|
L'équilibre
du nageur est également assuré par la position de sa tête
dans
l'eau.
En effet, «le rôle de la tête est primordiale car elle
comprend à
elle
seule, les deux principaux centres d'informations: l'appareil
«vestibulaire»
(oreille interne) et le centre visuel...» (Bonnet, J-P, Vers
une
pédagogie de l'acte moteur, 2e édition, Paris, 1993, P.45)
Au
stade 2 (équilibration a posteriori), le nageur commence à
accepter la
position
horizontale de son corps sans toute fois l'accepter pleinement.
Ici,
le nageur aura souvent recours à des gestes rééquilibrateurs
comme ,
par
exemple : lorsque le nageur utilise le dos crawlé pour se déplacer,
il
n'est
pas rare de voir un mouvement de godille effectué par le bras alors
que
l'autre effectue un recouvrement. Toujours au dos crawlé, remarquez
la
position
des jambes du nageur lorsqu'il effectue ces recouvrements. Elles
(les
jambes) auront souvent tendance à pointer vers le fond.
Maintenez votre tête !
Vous
pourriez également faire les mêmes observations au crawl.
Comme
mentionné
plus haut, la tête a un rôle important à jouer dans
le maintien
de
l'équilibre (pas seulement chez le nageur...) et vous pourrez
donc
observer
ce qui se passe lorsque le nageur doit retourner sa tête sur le
côté
pour respirer. Plus souvent qu'autrement, la tête se redressera vers
l'avant
ce qui entraînera un affaissement du tronc et, par ricochet, des
jambes.
La respiration devient un nouvel obstacle que le jeune doit
franchir.
« Ce stade (rééquilibration a posteriori), où
le sportif
n'anticipe
pas les déséquilibres qu'engendre l'action, se caractérise
par
le
fait qu'une partie du corps est dans l'action, et qu'une autre partie
doit
assurer les rééquilibrations (réflexe de compensation)»
(Bonnet,
J-P, Vers une pédagogie de l'acte moteur, 2e édition, Paris,
1993,
P.50)
Au
stade 3 (équilibration anticipée), le nageur prévoit
les déséquilibres
et
s'organise en fonction de s'équilibrer à nouveau. Comme Bonnet
le
mentionne:«
il se place en général dans un déséquilibre
inverse afin
d'annihiler
les effets du déséquilibre futur» (Bonnet, J-P, Vers
une
pédagogie
de l'acte moteur, 2e édition, Paris, 1993, P.51). À ce stade,
le
nageur
est en mesure d'anticiper les actions et de les coordonnées les
unes
aux
autres dans un mouvement fluide. Ces actions sont, dorénavant, vraiment
différentes
de celles qu'il exécute sur la terre ferme. À titre d'exemple,
vous
avez simplement à remarquer la position de son corps qui tend de
plus
en
plus vers l'horizontalité et le maintien de celle-ci. On peut alors
dire
qu'il
a ACCEPTÉ de flotter.
4-
Coordination: Ce stade fait référence à la
capacité qu'a le nageur
d'exécuter
ou non plusieurs actions simultanément. Selon moi, les deux
styles
de nage qui demandent beaucoup de coordination de la part du nageur
sont
la brasse et le papillon. Contrairement au crawl et au dos crawlé
où
le
mouvement des jambes doit être continu, la brasse et le papillon
exigent,
du nageur , que le mouvement des jambes soit coordonné à
celui des
bras
sans quoi, le style n'est pas aussi efficace qu'il devrait l'être.
Bonnet
parle de 1) stade de juxtaposition des actions et 2) stade de
coordination
des actions. Par juxtaposition, il faut entendre une
succession
d'actions corporelles marquée par une pause entre l'exécution
de
chacune
d'elles. Au stade du non-nageur, toutes les actions qu'il exécutera
pour
accomplir telle ou telle tâche seront indépendantes les unes
des
autres.
À cet effet, Sylvie Bouchard nous dit:«...le corps tout entier
s'engage
dans l'action...les membres inférieurs auront tendance à
faire des
mouvements
très rapides de pédalage...» (réf:«Fondement
des activités
physiques
et adaptation au milieu aquatique»)
Le
nageur débutant sera également dans l'impossibilité
d'exécuter deux
actions
en même temps. L'une prenant plus d'attention que l'autre. Il en
résulte
une grande quantité d'énergie dépensée pour
un minimum de
résultats.
En crawl, par exemple, sa cadence sera souvent bouleversée
par
la
respiration; le nageur ayant à penser à tourner sa tête,
continuer ses
recouvrements
avec ses bras et le battement continue de ses jambes.
Ce
stade de juxtaposition des actions corporelles peut être représentée
comme
suit:
AC ..... AC ..... AC ........etc.....
Pour
Bonnet, le stade de juxtaposition des actions est marqué par un
«temps
d'arrêt
ou un ralentissement entre les actions » (Bonnet, J-P, Vers
une
pédagogie
de l'acte moteur, 2e édition, Paris, 1993, P.58)
Pour
ce qui est du nageur intermédiaire, nous pouvons remarquer un
rapprochement
des actions entre elles. À cette étape, on ne peut pas encore
parler
de coordination des actions.
On
assiste à un «raccourcissement du temps d'arrêt ou ralentissement
moins
net»
(Bonnet, J-P, Vers une pédagogie de l'acte moteur, 2e édition,
Paris,
1993, P.58)
Enfin,
le nageur confirmé enchaîne ses actions les unes aux autres
sans
qu'il
y ait de temps morts. Ici, nous pouvons véritablement parler de
coordinations
multiples et complexes des actions.
Nager : un enrichissement sensoriel extraordinaire
Comme
vous pouvez le remarquer, l'apprentissage de la natation n'est pas
une
simple affaire. C'est la personne dans son ensemble que l'on doit
considérer
afin de la faire progresser. «L'activité aquatique se doit
d'être
une expérience d'enrichissement sensoriel pouvant aider au
développement
de l'enfant» (Boisvert et Gomez, 1979 in Chevalier-Girard,
Nicole,
La préparation de l'enfant vers son indépendance aquatique:
Fonction
du développement sensori-moteur). Il faut s'assurer ,en tant
qu'intervenant,
de respecter le développement moteur et cognitif de
l'enfant
sans quoi, c'est sa réussite que l'on met en péril. Toujours
dans
l'optique
de maximiser les chances de réussite de l'élève, la
relation qui
s'établit
entre lui et son maître doit être bi-directionnelle. Je me
suis
principalement
attardé à l'apprentissage de la natation
en
fonction de différents stades de développement élaborés
par un auteur
(Jean-Pierre
Bonnet). Évidemment, tout ceci n'est qu'une manière
d'envisager
les choses...
Avant
même de pouvoir envisager la possibilité de faire nager une
personne
(peu importe son âge), il importe , tout d'abord de développer l'aisance dans l'eau. C'est ainsi que la Croix -Rouge canadienne décrit la progression qui mènera l'individu à être plus à l'aise dans l'eau:
1 - Orientation en eau peu profonde
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